Après un échec, la culpabilité empêche souvent d’aller de l’avant. Pour s’en défaire, un peu d’indulgence envers soi-même et de recul sont d’un grand secours.

Se dire qu’on a fait de son mieux

Le fait est là : j’ai échoué dans le redressement de mon groupe.

Suite à mon dépôt de bilan, je me suis d’abord jugé sévèrement, avant de comprendre que cela ne me mènerait à rien : je me morfondais inutilement dans la culpabilité ; je ressassais sans cesse le mal que j’avais involontairement fait aux autres : mon dépôt de bilan a en effet lésé de nombreuses entreprises et entrainé plusieurs mois d’impayés de loyers chez nos investisseurs hôteliers, entrainant tout un cortège d’animosité, voire de haine, à mon égard.

J’avais pourtant effectué une restructuration massive en une année :

  • recrutement d’un manager de haut niveau, spécialisé en gestion de crise ;
  • très forte implication de l’équipe de direction et de moi-même ;
  • mise en place d’un plan d’action de crise réévalué chaque semaine ;
  • cession de quatre entreprises, fermeture de plusieurs entités non rentables,  fusion de cinq sociétés ;
  • réduction drastique du personnel ;
  • apport de dix millions d’euros de la part de l’actionnaire (Valérie et moi).

J’ai aussi trouvé un repreneur pour les hôtels, afin d’éviter que les investisseurs ne se retrouvent avec trop de loyers impayés. J’ai enfin repris la gérance de certaines sociétés du groupe, pour éviter des problèmes aux managers qui s’en chargeaient jusqu’alors.
Mais le mal était trop profond…

Je sais que j’ai fait mon possible, je n’ai donc aucune raison d’avoir des remords ou de me juger sévèrement.

Mais, au fait, coupable de quoi ?

J’ai finalement compris que c’était moi qui avais entraîné tout cela : ce sont mon sentiment de culpabilité et mes propres jugements qui ont suscité ces réactions violentes à mon encontre.

En prenant du recul sur les événements, je me suis posé une multitude de questions :

  • Ai-je réellement fait de mon mieux ?
  • Ai-je voulu nuire à autrui ?
  • Ai-je vraiment tout tenté pour sauver mon groupe ?
  • Qu’est-ce qui m’autorise à me montrer si dur et si impitoyable envers moi-même ?
  • De quel droit est-ce que je me juge ainsi ?
  • Devrais-je vivre dans la culpabilité pour le restant de mes jours ?
  • Tout cela a-t-il un sens caché qui me dépasse ?
  • Et si je faisais preuve de discernement par rapport à ces interrogations ?
  • Et si je regardais objectivement les faits, et les conclusions à en tirer pour m’améliorer et donner une orientation différente à ma vie ?
  • Et si ces événements tragiques me permettaient de révéler ce que je suis venu réaliser sur terre ?
  • Et si ces événements me permettaient de découvrir mon potentiel, qui je suis réellement, et d’apporter aux autres la meilleure version de moi-même ?

Les réponses à ces questions m’ont aidé à reconnaître que j’avais effectivement fait de mon mieux, sans chercher à nuire à autrui. Je me suis rendu que, tout compte fait, je n’étais pas coupable de grand-chose. Ce constat m’a soulagé d’un énorme poids : je venais de me libérer de ma culpabilité.

Je vous invite à partager votre expérience en laissant un commentaire.

Merci et à bientôt,
Ludovic

2 Commentaires

  1. Merci à toi, je me reconnais dans ton histoire, 2 dépôts de bilans, la culpabilité vous ronge, 6 ans apres j ai été disculpé de toute responsabilité
    Être montré du doigt, devoir supporter d être prise pour une blonde, d’incapable, c est normal t’as pas fait d études
    Tu te culpabilises d avoir lus des gens dans des difficultés …
    Un nouveau projet qui stagne mais qui me permettra bientôt de sortir la tete de l eau !
    Merci à toi ça fait du bien bordel !

    Réponse
    • Merci pour ton commentaire,
      Je te souhaite le meilleur pour ton nouveau projet,
      Après l’ombre vient la lumiere …

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